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La Petite Ecole d'Art
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8 octobre 2013

Broyer du noir

 

Broyer-du-noir

Dans le métier d’artiste broyer ses couleurs est le B.a.-ba de son activité. En fait toute œuvre commence par là. On rumine ses pensées, on triture ses idées et on broie ses couleurs. Bref, Tout est affaire de mouture !

Dans cette tache méticuleuse qui garantie la pureté des couleurs, la propreté est de rigueur. Vous pouvez imaginer l’angoisse existentielle de l’artiste lorsqu’il envisage de broyer l’os calciné ou le noir de fumée ! Et il n’y a pas plus pulvérulent et volatile que le noir de fumée. Mille précautions doivent être prises pour que, au grand jamais, les pigments ne s’envolent et ne viennent contaminer les autres couleurs ou pire toutes les surfaces du laboratoire.
L’artiste entre alors dans un état proche de la dépression. Il ne parle plus, son souffle est bloqué, il s’isole, fenêtres et portes sont fermées et méticuleusement colmatées. Interdiction absolue de le déranger est faite. Et gare à l’imprudent distrait qui ouvrirait la porte du laboratoire au moment de l’opération. Il s’expose alors à un torrent d’invectives dont il se souviendra longtemps. D’ailleurs dans l’atelier on prévient : " Surtout, ne le dérangez pas…Il broie du noir ! ".

Au 16ème siècle la médecine comparait la digestion au broyage des aliments. Par analogie on pensait que l’estomac qui broyait de la bile noire (se faire de la bile) engendrait des accès de mélancolie (dépression). Ce n’est qu’au 19ème siècle que cette expression à pris le sens actuel de déprimer.

 

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